Le marché du blé dur reste tendu
Le marché mondial et français du blé dur reste sous tension, avec des stocks de la fin de la campagne de 2023-2024 prévus en baisse.
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« Au niveau mondial, le marché du blé dur reste toujours tendu pour la campagne en cours », indique Marc Zribi, chef de l’unité des grains et du sucre de FranceAgriMer, s’appuyant sur les dernières estimations du Conseil international des céréales (CIC) du mois de novembre dernier.
En effet, la production mondiale de blé dur pour 2023-2024 est estimée à 31,4 millions de tonnes, contre 34,6 millions de tonnes la campagne précédente. Les échanges sont en légère progression, à 9,1 millions de tonnes contre 9 millions de tonnes sur 2022-2023. « Cela facilite de ce fait les approvisionnements des régions importatrices, face à la sensible diminution de la production », précise Marc Zribi. Le stock final mondial serait par conséquent en baisse, à 4,9 millions de tonnes contre 7,3 millions de tonnes en 2022-2023.
Canada en baisse
Dans ce bilan mondial, le Canada influence fortement les cours, le pays étant le principal exportateur mondial de blé dur. « Et sa récolte, touchée par la sécheresse, ne cesse d’être revue à la baisse, affirme Yannick Carel, chargé d’études économiques chez Arvalis. De 5,4 millions de tonnes en juin, elle atteignait 4,1 millions de tonnes au début de novembre et pourrait même terminer autour des 4 millions de tonnes », ajoute-t-il.
« Les prix mondiaux du blé dur se trouvent à des niveaux extrêmement élevés, à plus de 400 dollars la tonne en Fob », précise de son côté Marc Zribi.
Retour de la Turquie
« On constate ce qui semble être une montée en puissance de la Turquie dans la production de blé dur », souligne par ailleurs l’expert de FranceAgriMer. Et pour cause, les surfaces, qui commençaient déjà à progresser depuis quelques années, sont estimées pour 2023-2024 à 1,35 million d’hectares, une sole qui n’avait pas été observée depuis une dizaine d’années.
En conséquence, la production, également poussée par des rendements en hausse, s’établirait à 4,1 millions de tonnes sur la campagne en cours, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2015-2016. Les stocks de report de la campagne précédente étant eux aussi importants, la Turquie semble exporter massivement en ce début de campagne : « Le CIC prévoit des exportations par la Turquie de 3,6 millions de tonnes (grains et produits transformés) sur la campagne de 2023-2024 », précise Marc Zribi.
Selon le spécialiste, tous ces chiffres laissent à penser que le pays pourrait redevenir un acteur significatif du marché de la céréale dans le monde.
Production française en légère hausse
En France, « le bilan du blé dur sur 2023-2024 est toujours tendu, avec peu d’évolution par rapport aux estimations du mois précédent », indique de son côté Adèle Dridi, chargée d’études économiques céréales chez FranceAgriMer.
La production est quelque peu rehaussée, à 1,28 million de tonnes (+1 000 tonnes) « mais reste en forte baisse par rapport à la moyenne de ces cinq dernières années, principalement à cause d’une baisse des surfaces », ajoute Yannick Carel.
Les exportations de grains sont révisées en hausse de 25 000 tonnes, à destination notamment de l’Italie et de l’Espagne. Le stock final fléchirait de 20 000 tonnes sur un mois à 116 000 tonnes, soit une baisse de 30 % par rapport à la campagne précédente.
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